vendredi 31 décembre 2004
dimanche 31 octobre 2004
Événements climatiques extrêmes en Californie
Selon le National Weather Service, la Californie a connu une sécheresse historique cette année puisque le record du nombre de jours consécutifs sans pluie (depuis le début des observations en 1850) a été battu en 2004 à Lindbergh Field (San Diego) : soit 182 jours sans précipitations du 18 avril au 16 octobre 2004. Le précédent record datait de 2003 : 181 jours consécutifs entre le 3 mai et le 31 octobre 2003.
Pour certains experts américains, cette période de sécheresse en 2004 aurait été la pire depuis 500 ans.
On peut noter qu'il n'a pas plu une goutte à San Diego au cours des 3 derniers étés (2002, 2003 et 2004).
À l'échelle annuelle, on note une tendance à la baisse des précipitations depuis la fin des années 1970. À l'échelle saisonnière, on note que les derniers étés ont été aussi secs qu'au cours des années 1920-1930 ; on note également une tendance à la baisse des précipitations en hiver depuis les années 1930 (malgré l'hiver 1993, le plus pluvieux depuis 1850 avec 416 mm, ou les hivers 1995 et 1998 particulièrement arrosés) : l'hiver 2002 (avec seulement 24 mm) a d'ailleurs été le plus sec depuis 1850...
La longue période de sécheresse de 2004 s'est achevée par des précipitations importantes…
Tout d'abord le 20 octobre : 0,95 inches (24,1 mm) = record pour un 20 octobre. Le précédent record datait du 20/10/1979 avec 0,59 inches (15,0 mm)
Puis le 27 octobre : 2,70 inches (68,6 mm) = 4e rang des plus fortes intensités en 24 heures.
Les 10 plus fortes intensités en 24 h :
5 avril 1926 : 3,23 inches (82,0 mm)
4 octobre 1925 : 2,95 inches (74,9 mm)
6 février 1937 : 2,71 inches (68,8 mm)
27 octobre 2004 : 2,70 inches (68,6 mm)
9 novembre 1879 : 2,68 inches (68,1 mm)
22 décembre 1945 : 2,60 inches (66,0 mm)
31 janvier 1979 : 2,57 inches (65,3 mm)
10 décembre 1943 : 2,56 inches (65,0 mm)
4 décembre 1873 : 2,52 inches (64,0 mm)
12 janvier 1882 : 2,49 inches (63,3 mm)
Au final, le mois d'octobre 2004 a été le plus pluvieux depuis 1850 : 4,53 inches (115,1 mm) et vient ponctuer une période de sécheresse exceptionnellement longue.
Les mois d'octobre les plus pluvieux depuis 1850 :
octobre 2004 : 4,53 inches (115,1 mm)
octobre 1925 : 3,67 inches (93,2 mm)
octobre 1941 : 2,90 inches (73,7 mm)
octobre 1889 : 2,12 inches (53,9 mm)
octobre 1883 : 2,01 inches (51,1 mm)
Une succession d'événements climatiques exceptionnels qu'il fallait signaler...
Pour certains experts américains, cette période de sécheresse en 2004 aurait été la pire depuis 500 ans.
On peut noter qu'il n'a pas plu une goutte à San Diego au cours des 3 derniers étés (2002, 2003 et 2004).
À l'échelle annuelle, on note une tendance à la baisse des précipitations depuis la fin des années 1970. À l'échelle saisonnière, on note que les derniers étés ont été aussi secs qu'au cours des années 1920-1930 ; on note également une tendance à la baisse des précipitations en hiver depuis les années 1930 (malgré l'hiver 1993, le plus pluvieux depuis 1850 avec 416 mm, ou les hivers 1995 et 1998 particulièrement arrosés) : l'hiver 2002 (avec seulement 24 mm) a d'ailleurs été le plus sec depuis 1850...
La longue période de sécheresse de 2004 s'est achevée par des précipitations importantes…
Tout d'abord le 20 octobre : 0,95 inches (24,1 mm) = record pour un 20 octobre. Le précédent record datait du 20/10/1979 avec 0,59 inches (15,0 mm)
Puis le 27 octobre : 2,70 inches (68,6 mm) = 4e rang des plus fortes intensités en 24 heures.
Les 10 plus fortes intensités en 24 h :
5 avril 1926 : 3,23 inches (82,0 mm)
4 octobre 1925 : 2,95 inches (74,9 mm)
6 février 1937 : 2,71 inches (68,8 mm)
27 octobre 2004 : 2,70 inches (68,6 mm)
9 novembre 1879 : 2,68 inches (68,1 mm)
22 décembre 1945 : 2,60 inches (66,0 mm)
31 janvier 1979 : 2,57 inches (65,3 mm)
10 décembre 1943 : 2,56 inches (65,0 mm)
4 décembre 1873 : 2,52 inches (64,0 mm)
12 janvier 1882 : 2,49 inches (63,3 mm)
Au final, le mois d'octobre 2004 a été le plus pluvieux depuis 1850 : 4,53 inches (115,1 mm) et vient ponctuer une période de sécheresse exceptionnellement longue.
Les mois d'octobre les plus pluvieux depuis 1850 :
octobre 2004 : 4,53 inches (115,1 mm)
octobre 1925 : 3,67 inches (93,2 mm)
octobre 1941 : 2,90 inches (73,7 mm)
octobre 1889 : 2,12 inches (53,9 mm)
octobre 1883 : 2,01 inches (51,1 mm)
Une succession d'événements climatiques exceptionnels qu'il fallait signaler...
mardi 31 août 2004
Amundsen-Scott (pôle Sud) : un hiver record
La station américaine Amundsen-Scott, située en Antarctique à 2835 m d'altitude, a enregistré son hiver le plus froid depuis le début des observations en 1957.
La température moyenne (Tx+Tn/2) pour cet hiver 2004 (juin, juillet, août) a atteint -63,4 °C.
On note en particulier un mois de juillet particulièrement froid, le plus froid depuis 1957, tant sur le plan de la température moyenne mensuelle (-67,2 °C), de la température maximale moyenne (-63,5 °C) que de la température minimale moyenne (-70,9 °C).
Cet événement s'inscrit dans une tendance à la baisse des températures en hiver depuis 1957.
Au cours de cet hiver 2004, la station d'Amundsen a également enregistré la pression moyenne saisonnière (juin-juillet-août) la plus basse depuis 1957, soit 670,2 hPa.
La pression moyenne mensuelle pour juillet 2004 est de 664,0 hPa, ce qui place juillet 2004 juste derrière juillet 1985 (avec 663,2 hPa). Toujours au cours de ce mois, on note une pression moyenne journalière de 642,4 hPa le 19/07/2004, soit la 2e valeur moyenne journalière la plus basse depuis celle enregistrée le 25/07/1985 avec 641,7 hPa.
On constate également une tendance significative à la baisse de la pression atmosphérique en hiver depuis 1957.
La température moyenne (Tx+Tn/2) pour cet hiver 2004 (juin, juillet, août) a atteint -63,4 °C.
On note en particulier un mois de juillet particulièrement froid, le plus froid depuis 1957, tant sur le plan de la température moyenne mensuelle (-67,2 °C), de la température maximale moyenne (-63,5 °C) que de la température minimale moyenne (-70,9 °C).
Cet événement s'inscrit dans une tendance à la baisse des températures en hiver depuis 1957.
Au cours de cet hiver 2004, la station d'Amundsen a également enregistré la pression moyenne saisonnière (juin-juillet-août) la plus basse depuis 1957, soit 670,2 hPa.
La pression moyenne mensuelle pour juillet 2004 est de 664,0 hPa, ce qui place juillet 2004 juste derrière juillet 1985 (avec 663,2 hPa). Toujours au cours de ce mois, on note une pression moyenne journalière de 642,4 hPa le 19/07/2004, soit la 2e valeur moyenne journalière la plus basse depuis celle enregistrée le 25/07/1985 avec 641,7 hPa.
On constate également une tendance significative à la baisse de la pression atmosphérique en hiver depuis 1957.
samedi 27 mars 2004
Un cyclone tropical dans l'Atlantique Sud !
Fait assez exceptionnel pour être signalé : une tempête tropicale est née dans l'Atlantique Sud. En gestation depuis plusieurs jours, cette tempête tropicale se situe actuellement au large des côtes brésiliennes.
Cette perturbation tourbillonnaire est née en dehors de la zone de convergence intertropicale (une "perturbation hybride" comme les appelle J. Le Borgne dans son ouvrage Les Cyclones, PUF, 1986, Coll. "Que Sais-je ?"), à partir d'une perturbation de basses couches préexitante ; elle est issue de la rencontre du facteur polaire et du facteur tropical, et coïncide avec une "poussée d'air" (pour reprendre un terme de H. Riehl) plus frais en basses couches dans le champ des alizés. L'arrivée d'air plus frais a donné l'impulsion au mouvement tourbillonnaire (= impulsion d'origine dynamique et non d'origine thermique). Bénéficiant d'une alimentation suffisante en énergie, la perturbation s'est progressivement transformée et renforcée tout en acquérant une vorticité plus grande au fur et à mesure qu'elle s'est éloignée de l'équateur.
Même si la durée de vie d'un tel phénomène est assez courte, il s'agit d'un cas intéressant à étudier et riche d'enseignements pour mieux appréhender les mécanismes de formation d'une perturbation cyclonique...
Je signale aussi que ce n'est pas la première fois qu'une dépression tropicale tourbillonnaire se forme dans l'Atlantique Sud, mais c'est la première fois qu'une telle dépression atteint le stade de cyclone tropical, tout du moins la première fois que l'on peut observer de façon formelle un tel phénomène. Déjà le 19/01/2004, une dépression tourbillonnaire s'était formée dans l'Atlantique Sud, au NE du Brésil mais n'avait pas atteint le stade de tempête tropicale. Toutefois, d'autres événements de ce type ont très bien pu se produire dans l'histoire, mais sont passés inaperçus par manque de relevés météos et en l'absence de l'imagerie satellitaire (même si par certains récits de marins de l'Atlantique Sud, on pouvait déjà soupçonner l'existence de très fortes tempêtes de type cyclonique dans les eaux tropicales de l'Atlantique Sud au cours des siècles passés).
L'US National Hurricane Center avait déjà signalé qu'une tempête tropicale s'était formée près des côtes du Congo en avril 1991. D'une durée de vie de 5 jours, elle s'était comblée progressivement en se déplaçant vers le SW de l'Atlantique Sud (Cf. Mc Adie C.J. et Rappaport E.N., Diagnostic Report of the National Hurricane Center, vol. 4, n° 1, NOAA, National Center Hurricane Center, Coral Gables, FL, 45 p.). Mais aucune étude véritable et systématique n'a été entreprise depuis pour analyser les conditions (thermiques et dynamiques) qui permettent la formation d'un tel phénomène...
On ne peut se contenter d'une approche purement "océanique" (en ne prenant en compte que la température de la surface de l'océan) pour expliquer la naissance d'un cyclone tropical dans l'Atlantique Sud (d'autant plus que dans le cas du cyclone qui se déplace actuellement en direction des côtes brésiliennes, on n'a observé aucune anomalie thermique particulière des eaux de surface les jours précédant sa formation). Pour une meilleure appréhension des conditions nécessaires à la cyclogenèse, le concept aérologique apparaît plus judicieux, dans la mesure où il prend en compte les caractères thermiques, hygrométriques et structuraux des flux de la troposphère. De plus, il est nécessaire d'accorder une attention particulière à l'impulsion donnée par l'arrivée d'un air plus frais dans les basses couches (qui se traduit d'ailleurs par un renforcement des alizés les jours qui précèdent) au mouvement tourbillonnaire de la dépression... Tout cela pour dire qu'il est un peu trop "simpliste" d'imputer d'emblée au "réchauffement global" la formation d'un tel phénomène, aussi exceptionnel soit-il !
Cette perturbation tourbillonnaire est née en dehors de la zone de convergence intertropicale (une "perturbation hybride" comme les appelle J. Le Borgne dans son ouvrage Les Cyclones, PUF, 1986, Coll. "Que Sais-je ?"), à partir d'une perturbation de basses couches préexitante ; elle est issue de la rencontre du facteur polaire et du facteur tropical, et coïncide avec une "poussée d'air" (pour reprendre un terme de H. Riehl) plus frais en basses couches dans le champ des alizés. L'arrivée d'air plus frais a donné l'impulsion au mouvement tourbillonnaire (= impulsion d'origine dynamique et non d'origine thermique). Bénéficiant d'une alimentation suffisante en énergie, la perturbation s'est progressivement transformée et renforcée tout en acquérant une vorticité plus grande au fur et à mesure qu'elle s'est éloignée de l'équateur.
Même si la durée de vie d'un tel phénomène est assez courte, il s'agit d'un cas intéressant à étudier et riche d'enseignements pour mieux appréhender les mécanismes de formation d'une perturbation cyclonique...
Cyclone tropical au large des côtes brésiliennes. Image prise par le satellite Terra le 26 mars 2004 à 13h10 UTC. © Nasa - http://rapidfire.sci.gsfc.nasa.gov |
Je signale aussi que ce n'est pas la première fois qu'une dépression tropicale tourbillonnaire se forme dans l'Atlantique Sud, mais c'est la première fois qu'une telle dépression atteint le stade de cyclone tropical, tout du moins la première fois que l'on peut observer de façon formelle un tel phénomène. Déjà le 19/01/2004, une dépression tourbillonnaire s'était formée dans l'Atlantique Sud, au NE du Brésil mais n'avait pas atteint le stade de tempête tropicale. Toutefois, d'autres événements de ce type ont très bien pu se produire dans l'histoire, mais sont passés inaperçus par manque de relevés météos et en l'absence de l'imagerie satellitaire (même si par certains récits de marins de l'Atlantique Sud, on pouvait déjà soupçonner l'existence de très fortes tempêtes de type cyclonique dans les eaux tropicales de l'Atlantique Sud au cours des siècles passés).
L'US National Hurricane Center avait déjà signalé qu'une tempête tropicale s'était formée près des côtes du Congo en avril 1991. D'une durée de vie de 5 jours, elle s'était comblée progressivement en se déplaçant vers le SW de l'Atlantique Sud (Cf. Mc Adie C.J. et Rappaport E.N., Diagnostic Report of the National Hurricane Center, vol. 4, n° 1, NOAA, National Center Hurricane Center, Coral Gables, FL, 45 p.). Mais aucune étude véritable et systématique n'a été entreprise depuis pour analyser les conditions (thermiques et dynamiques) qui permettent la formation d'un tel phénomène...
On ne peut se contenter d'une approche purement "océanique" (en ne prenant en compte que la température de la surface de l'océan) pour expliquer la naissance d'un cyclone tropical dans l'Atlantique Sud (d'autant plus que dans le cas du cyclone qui se déplace actuellement en direction des côtes brésiliennes, on n'a observé aucune anomalie thermique particulière des eaux de surface les jours précédant sa formation). Pour une meilleure appréhension des conditions nécessaires à la cyclogenèse, le concept aérologique apparaît plus judicieux, dans la mesure où il prend en compte les caractères thermiques, hygrométriques et structuraux des flux de la troposphère. De plus, il est nécessaire d'accorder une attention particulière à l'impulsion donnée par l'arrivée d'un air plus frais dans les basses couches (qui se traduit d'ailleurs par un renforcement des alizés les jours qui précèdent) au mouvement tourbillonnaire de la dépression... Tout cela pour dire qu'il est un peu trop "simpliste" d'imputer d'emblée au "réchauffement global" la formation d'un tel phénomène, aussi exceptionnel soit-il !
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