mercredi 27 mai 2020

Inversion rapide des anomalies thermiques en Méditerranée orientale

Il y a près d’une semaine seulement, les pays du bassin méditerranéen oriental subissaient une vague de chaleur particulièrement intense sous l’effet d’une puissante remontée d’air chaud et sec en provenance d’Afrique, avec des températures exceptionnellement élevées pour un mois de mai (amplifiées localement par effet de foehn).


Après avoir touché d’abord le sud de l’Italie et surtout la Sicile du 13 au 16 mai 2020 (jusqu’à 40,3°C le 14 à Patti et dans l’agglomération de Palerme sur la côte septentrionale de la Sicile), la chaleur a gagné les Balkans avant de se décaler progressivement vers l’est les jours suivants.
En Albanie, la température a atteint 36,5°C dès le 14 mai à Tirana, établissant un nouveau record mensuel de chaleur pour la capitale albanaise, à 0,7°C du record mensuel national.
En Grèce, le record mensuel national a été battu à deux reprises consécutives : jusqu’à 40,7°C le 15 mai à Sparte et à Kato Tithorea, jusqu’à 41,8°C le 16 mai à Plora (près de Gortyne en Crète) [précédent record : 40,6°C le 13/05/2017 à Argos/Pyrgela et le 13/05/1988 à Astros]. Des températures maximales de plus de 40°C ont été enregistrées en Crète durant 3 jours consécutifs (à Gortyne du 16 au 18 mai). Dans la région d’Athènes, la barre des 40°C a été franchie pour la première fois en mai, avec 40,6°C le 16 mai à Nea Filadelfia (en périphérie nord de la capitale). Sur l’île de Rhodes, la température n’est pas descendue en dessous de 30,1°C le 17 mai à Emponas (il faisait encore 30,7°C à 3h dans la nuit du 16 au 17), ce qui constitue la température minimale (nocturne et sur 24h) la plus élevée jamais enregistrée en Europe au printemps !
La chaleur a touché également l’île de Chypre du 16 au 21 mai, avec des valeurs maximales de plus de 41°C durant 6 jours consécutifs. On a relevé jusqu’à 42,5°C le 17 mai à l’aéroport international de Paphos, 43,1°C à Tymbu/Nicosie et 43,7°C le 19 mai à Athalassa et jusqu’à 44,4°C le même jour à Astromeritis (près de Morphou) qui établit à cette occasion un nouveau record mensuel de chaleur pour l’île de Chypre (partie nord-est de l’île sous occupation turque comprise).
En Turquie, la chaleur a atteint une intensité totalement inédite pour un mois de mai, avec des valeurs maximales supérieures ou égales à 43°C du 16 au 20 mai, et plus de 44°C le 17 mai : 44,2°C à Bayındır et jusqu’à 44,5°C à Tire (région d’Izmir) qui surclasse de 1,7°C le précédent record mensuel national datant seulement de l’an dernier (42,8°C le 30/05/2019 à Kırıkhan) ! De nombreuses stations ont battu ou pulvérisé leur record mensuel de chaleur — comme Antalya avec 43,0°C le 17 mai (soit 4,3°C de plus que les 38,7°C du 26/05/1945) —, parfois même plusieurs jours d’affilée, comme Muğla qui bat son précédent record du 30/05/1932 (36,0°C) à 6 reprises (36,4°C le 15 mai, 39,0°C le 16, 39,3°C le 17, 39,4°C les 18 et 19, 36,2°C le 20) !
Cette intense vague chaleur a touché également d’autres pays du Proche-Orient, en particulier les pays bordant la vallée du Jourdain du 16 au 21. Du côté israélien, la température est montée jusqu’à 47,6°C le 19 mai à Ein Gedi (près de la frontière israélo-jordanienne), soit tout près de la plus haute température enregistrée (de façon fiable) au mois de mai en Israël (48,0°C le 24/05/2019 à Ein Gedi). On a relevé également 47,4°C le 17 mai à Ein Gedi, 47,1°C le même jour dans le kibboutz de Gilgal, 47,5°C le 19 mai à Argaman (47,0°C les 17 et 18). Côté jordanien de la vallée du Jourdain, la température est montée à 46,8°C le 17 mai et 46,7°C le 20 à Ghor El Safi, soit tout près du record mensuel national (47,2°C).

Température maximale (en rouge)
à Khatanga (Russie) du 1er au 27 mai 2020.
© www.pogodaiklimat.ru
Durant toute cette période, de l’air plus froid s’est écoulé en masse au nord de la chaîne du Caucase, du nord-est de l’Europe à la mer Caspienne et l’Asie centrale. Il a même neigé dans la région de Moscou le 21 mai, ainsi qu’à proximité de la frontière biélorusse ! L’étalement et la progression de la masse d’air froid vers l’Asie centrale a favorisé sur son flanc est une puissante remontée d’air chaud en direction du nord de la Sibérie et notamment de la péninsule de Taïmyr. À Khatanga (71°98'N) notamment, la température est montée jusqu’à 25,4°C le 22 mai, pulvérisant ainsi de 5°C le record mensuel de chaleur de la station (20,4°C le 31/05/2011 [début des mesures en 1928]) ! Plus au nord, on a relevé 11,1°C le 21 mai sur l’île Dikson (73°30'N) baignée par la mer de Kara, soit la plus haute température pour un mois de mai à la station depuis le début des mesures en 1936 (précédent record : 10,4°C le 24/05/1941). À noter également que la température a atteint 30,5°C le 24 mai à Yarol’in par 67° de latitude N, une valeur totalement inédite à une telle latitude au mois de mai dans cette région.

À compter des 22 et 23 mai 2020, cet air plus frais a gagné aussi la Méditerranée orientale, faisant chuter brutalement les températures dans les Balkans et au Proche-Orient. Des chutes de neige extrêmement tardives pour la saison se sont même produites sur le relief libanais à partir de 1600 m d’altitude.
Les températures maximales ont chuté de 15 à 20°C en moins de 2 jours. En l’espace de 5 jours, les anomalies thermiques se sont totalement inversées dans les Balkans et au Proche-Orient : la carte du 24 mai (ci-dessus) est en quelque sorte le négatif de celle du 19 mai.
En Grèce par exemple, la température est passée de 30,0°C le 20 mai à 17,1°C le 21 au plus chaud de la journée à Florina (650 m), et de 37,8°C le 20 mai à 21,8°C le 22 à l’aéroport d’Heraklion en Crète.
En Turquie, il ne faisait plus que 25,5°C le 23 mai au plus chaud de la journée à Tire (région d’Izmir), contre 43,0°C le 20 mai et 44,5°C le 17 mai.
À Chypre, la température n’a pas dépassé 25,4°C le 24 mai à Athalassa, alors qu’il y faisait 43,7°C le 19 mai et encore 42,8°C le 21. 
En Israël, on ne relevait par exemple plus que 29,0°C le 24 mai à Argaman, contre 43,0°C le 22.
La baisse des températures a également été significative en Égypte (où l’on a mesuré jusqu’à 47,2°C le 21 mai à Kharga) : on ne relevait plus que 26,6°C le 24 mai à l’aéroport du Caire contre 42,4°C le 21 et 43,3°C le 20, ou encore 24,0°C le 24 mai à l’aéroport d’Alexandrie contre 41,2°C le 20.
Cet air plus frais a gagné aussi les jours suivants le nord de l’Arabie. La baisse des températures s’est fait ressentir jusque dans le sud de l’Irak (36,8°C le 25 mai à l’aéroport international de Bassorah, contre 47,4°C la veille) et au Koweït (48,3°C le 23 mai à Mitribah, contre 37,5°C le 25).

Au fur et à mesure que l’air plus froid a progressé vers l’est, à la fois au nord et au sud du Caucase et des reliefs iraniens, de l’air plus chaud (amplifié localement et régionalement par effet de foehn) est remonté vers le nord en direction des pays d’Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan) et le sud de la Sibérie où la température est montée jusqu’à 37,9°C le 26 mai à Kulunda (52°33'N, krai de l’Altaï), à 0,4°C du record mensuel de chaleur pour la Russie asiatique (38,3°C le 26/05/1980 à Slavgorod).
Buzaubaj (Ouzbékistan) a battu à 4 reprises le record mensuel national de chaleur avec 44,3°C le 26 mai, 44,7°C le 27, 44,0°C le 28 puis encore 44,3°C le 31 (précédent record : 43,9°C en mai 1961 à Buzaubaj). Plusieurs stations ont battu à cette occasion leur record mensuel, comme Kungrad avec 43,1°C le 27 mai, Chimbaj avec 42,4°C le 27 mai, 42,2°C le 26 et 41,5°C le 28 (précédent record depuis 1937 : 41,1°C le 23/05/1974), ou encore Jaslyk qui a pulvérisé son précédent record (39,8°C le 27/05/1987) à 6 reprises avec 42,6°C le 26 mai, 42,1°C le 27, 42,0°C le 28, 42,2°C le 29, 43,4°C le 30 et encore 42,3°C le 31 !
Même constat au Kazakhstan où un nouveau record mensuel national a été enregistré le 27 mai avec 43,1°C à Cirik-Rabat et le 30 mai à Sam (précédents records : 42,8°C le 16/05/2001 à Cirik-Rabat et 41,4°C le 21/05/1999 à Kyzylorda). Plusieurs stations ont enregistré un nouveau record mensuel, comme Astana [ou Nur-Sultan] (la capitale) avec 36,1°C le 26 mai (contre 35,7°C le 19/05/1961 [début des mesures en 1881]) ; certaines d’entre elles ont même pulvérisé leur précédent record de plusieurs degrés, comme Sam avec 42,3°C le 26 mai et 43,1°C le 30 (soit 3,1°C de plus que son précédent record relevé en mai 1980).


dimanche 10 mai 2020

Descentes d’air froid massives et simultanées sur l’Amérique du Nord et l’Europe

De l’air polaire s’est écoulé massivement à l’est et à l’ouest du Groenland du 8 au 13 mai 2020, entraînant une baisse des températures sur le nord-ouest de l’Europe et de façon plus notable sur l’Amérique du Nord en raison de sa continentalité plus marquée.


Les températures ont sensiblement baissé sur l’Europe de l’Ouest à partir du 11 mai, parfois de manière très brutale et en quelques heures seulement. Cette offensive hivernale tardive s’est fait d’abord ressentir en Islande, en particulier en montagne, où la température est descendue jusqu’à -22,2°C le 9 mai à Dyngjujökull (1689 m) : il s’agit de la plus basse température jamais enregistrée en Islande au mois de mai (précédent record : -21,7°C le 2 mai 2013 à Brúarjökull [845 m]), même s’il faut toutefois nuancer cette valeur qui ne sera sans doute pas validée officiellement, car le capteur thermique de la station de Dyngjujökull (qui n’existe que depuis 2016) est placé légèrement plus bas au-dessus du sol que la hauteur standard (la couverture neigeuse anormalement élevée pour cette période de l’année compromettant aussi la mesure par une plus grande proximité avec le capteur).

En Amérique du Nord, l’air froid a envahi l’ensemble du continent situé à l’est des Rocheuses, associé à des pressions extrêmement élevées* sur le nord du Canada : jusqu’à 1058,2 hPa le 9 mai à Robertson Lake AWS (Nunavut), 1057,2 hPa (à 18h UTC) à Cape Peel West (Nunavut), 1056,8 hPa (18h UTC) à Hat Island (Territoires du Nord-Ouest), 1056,5 hPa (18h UTC) à Bathurst Inlet (Nunavut) et 1056,1 hPa (18h UTC) à Cambridge Bay (Nunavut).
De telles valeurs de pression sont exceptionnelles pour un mois de mai, d’autant plus pour l’archipel arctique canadien qui enregistre à cette occasion un record mensuel de haute pression seulement un mois après avoir déjà battu un record mensuel le 2 avril dernier (1068,2 hPa à Fort Ross [Nunavut]).
On notera également un écart de près de 80 hPa entre les hautes pressions sur le nord du Canada et les pressions anormalement basses sur la côte atlantique associées à une intense dépression : jusqu’à 979,0 hPa le 9 mai (20h44 UTC) à Saint John (Nouveau-Brunswick) qui enregistre un record mensuel de basse pression (précédent record : 985,8 hPa) ; d’autres stations ont également enregistré dans la soirée du 9 mai un record mensuel de basse pression, comme Moncton (Nouveau-Brunswick) avec 981,4 hPa (précédent record : 984,2 hPa le 11 mai 1945) ou encore Eastport (dans l’État américain du Maine) avec 982,0 hPa (précédent record : 982,4 hPa le 9 mai 1926) !
La situation synoptique actuelle est donc tout à fait comparable à celle observée au début du mois d’avril 2020, au cours de laquelle on avait relevé un écart de pression d’au moins 96 hPa entre le nord du Canada et le proche Atlantique, ainsi que des records de pression dans les mêmes régions.

Cette descente massive d’air froid sur l’Amérique du Nord s’est traduite par des records mensuels de froid dans plusieurs grandes villes du Midwest et du nord-est des États-Unis : à titre d’exemple, on a relevé -2,8°C le 9 mai à Indianapolis (Indiana) où il n’avait jamais fait aussi froid en mai depuis le début des mesures en 1871 (précédent record : -2,2°C le 10 mai 1966) ! Des records mensuels de froid ont également été enregistrés le 9 mai à Fort Wayne (Indiana) avec -5,0°C (les -5,0°C les plus tardifs remontaient ici aux 20 avril 1904 et 20 avril 1897), à Binghamton (New York) avec -4,4°C, ou encore à l’aéroport de La Guardia (New York) avec 2,2°C.
À Central Park (New York), la température a chuté à 1,1°C le 9 mai au matin : il faut remonter à 1891 pour trouver au cœur de « Big Apple » une température aussi froide au mois de mai !
Par ailleurs, la température la plus basse dans le Midwest a été relevée à Van Wert (Ohio) avec -7,8°C le 9 mai : il s’agit là aussi d’un record mensuel de froid depuis le début des mesures en 1893, tout près même du record mensuel de froid pour l’État de l’Ohio (-8,3°C le 10 mai 1966 à Jackson 2NW) !

Le froid a gagné aussi les régions plus méridionales des États-Unis : on a relevé par exemple une température minimale de 1,7°C le 9 mai à l’aéroport international de Nashville (Tennessee), où il n’avait jamais fait aussi froid aussi tardivement depuis le début des mesures en 1871 (précédent record : 1,7°C le 6 mai 1968).

Des chutes de neige localement abondantes se sont produites sur la façade atlantique du continent nord-américain, alimentées en humidité par une intense dépression qui s‘est creusée très rapidement dans le golfe du Maine. Il a neigé notamment à Central Park (New York) le 9 mai (traces au sol), égalant ainsi la chute de neige la plus tardive datant du 9 mai 1977. Il est tombé également le même jour en Virginie-Occidentale 63,5 cm à Snowshoe (record en 24h pour un mois de mai à la station) et 38,1 cm à Elkins (record en 24h pour un mois de mai, battant les 17,8 cm mesurés en mai 1963). Notons aussi qu’il a neigé sous forme d’averses à Pittsburgh les 8 et 9 mai (traces au sol) : il faut remonter aux 9 et 10 mai 1923 pour observer deux jours consécutifs avec de la neige au mois de mai dans cette ville de Pennsylvanie.

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* Cf. cartes ci-dessous des records de haute pression en mai au Canada, avant le 8 mai 2020 (à gauche) et après le 10 mai 2020 (à droite) :
© David Roth (via son compte Twitter)


dimanche 3 mai 2020

Extension de la banquise arctique dans la région du Svalbard et enneigement remarquable dans l’extrême nord de l’Europe

L’extension de la banquise dans l’Arctique au cours de l’hiver 2019-2020 a été la plus importante depuis 2013. Si elle s’est maintenue en dessous de la moyenne 1981-2010 à l’échelle de l’Arctique, elle a connu au contraire un accroissement tout à fait singulier dans la région du Svalbard* à compter du mois de mars.
Fin avril-début mai 2020, l’extension de la glace de mer autour de l’archipel norvégien est même une des plus importantes depuis la fin des années 1960 (au 6e rang le 29/04 et au 7e rang le 30/04). La banquise est également très présente autour de l’île aux Ours (Bjørnøya) à l’extrémité sud de l’archipel du Svalbard, ce qui est particulièrement rare à cette époque de l’année.

L’englacement a été favorisé et s’est intensifié à partir du mois de mars sous l’influence constante de masses d’air en provenance du nord et du nord-ouest du bassin arctique qui ont maintenu les températures quotidiennes en dessous des normales dans l’archipel du Svalbard. Le mois de mars 2020 a d’ailleurs été plus froid que la normale au Svalbard avec une température moyenne mensuelle de -16,2°C à Longyearbyen, soit 0,5°C en dessous de la normale mensuelle. Il s’agit même du 1er mois plus froid que la normale depuis novembre 2010, après 111 mois consécutifs avec des températures moyennes mensuelles supérieures aux normales !
L’englacement autour de l’archipel du Svalbard s’est maintenu favorablement par inertie thermique, même si le mois d’avril 2020 affiche un excédent thermique de +3,3°C à Longyearbyen, bien moindre cependant qu’en avril 2019 (+8,3°C).


Des températures inférieures aux normales en mars et en avril 2020 dans l’extrême nord de l’Europe continentale, associées à plusieurs passages perturbés, ont contribué également à un enneigement excédentaire.
Le 1er mai 2020, la couche de neige à Sodankylä Tähtelä (Finlande) atteignait encore 102 cm, soit un record absolu pour un début mai à la station depuis le début des mesures en 1911 !
L’enneigement est également remarquable en ce début mai 2020 dans le comté norvégien de Troms og Finnmark, en particulier à Tromsø, Bones-i-Bardu et Kautokeino.

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* La région maritime du Svalbard se situe à l’interface de plusieurs grands courants océaniques et aérologiques qui peuvent complexifier l’analyse et brouiller le signal en engendrant des rétroactions.
Le détroit de Fram entre la côte est du Groenland et l’archipel du Svalbard est notamment le point de rencontre entre le courant du Groenland oriental issu de la dérive transpolaire qui transporte de l’eau plus froide vers le sud et le courant du Spitzberg occidental issu du courant de Norvège et de la dérive nord-atlantique qui transporte de l’eau plus chaude et saline vers le nord. Plus au sud, l’île de Jan Mayen se situe au contact de ces deux courants de densité différente qui tentent de se mélanger en formant un courant hybride (gyre) qui tourne dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
Si la température et la salinité des eaux de surface du courant du Spitzberg occidental covarient imparfaitement, on observe toutefois une hausse sensible de la température depuis le début des années 1970 et une légère tendance à la hausse de la salinité, en raison d’un transport plus important vers le nord des eaux subtropicales chaudes de l’Atlantique conjointement à des advections d’air chaud plus puissantes lors des phases positives de l’oscillation nord-atlantique. Lorsque la région maritime du Svalbard est soumis à un régime de vent de secteur nord à nord-ouest (comme ce fut le cas durant tout le mois de mars 2020 en particulier), les apports en eau douce par la dérive transpolaire et les courants associés tendent à s’intensifier et la banquise à s’étendre davantage vers le sud.

> Plus d’infos sur la température et la salinité de l’eau dans le détroit de Fram sur : www.mosj.no/en/climate/ocean/temperature-salinity-fram-strait.html
Le site du MOSJ analyse également d’autres paramètres intéressants (épaisseur et extension de la glace de mer, apport en eau douce, hauteur du niveau de la mer) : cf. www.mosj.no/en/climate/ocean/