mercredi 5 juin 2019

Un ciel verdâtre sous orage : quelle signification ?

Arcus à l’avant de l’orage qui s’est abattu sur Paris le 4 juin 2019 en fin d’après-midi.
© Bertrand Kulik
Le puissant orage qui s’est abattu sur la capitale et une bonne partie de la région parisienne le 4 juin 2019 en fin d’après-midi a été immortalisé par Bertrand Kulik.
Grêlons récoltés lors du passage de l’orage
sur l’Île-de-France le 4 juin 2019.
Photo de Caroline Le Fur Jourdain
Sur ce superbe cliché pris quelques minutes avant son arrivée au-dessus de la tour Eiffel, on remarque la teinte verdâtre dont se pare le ciel à l’arrière du front orageux. Cette coloration céleste indique généralement une épaisseur et une densité nuageuse importantes, caractéristique des orages les plus violents (on parle parfois d’orages verts, ou « green thunderstorms » en anglais) et associée le plus souvent à de la grêle : on observe ce phénomène généralement en fin d’après-midi et en début de soirée lorsque la fréquence orageuse est la plus élevée et que la lumière décline au-dessus de l’horizon.
Même si peu de recherches ont été menées sur cette thématique, l’hypothèse la plus probante conclut que les cumulonimbus à plus fort développement vertical et les plus denses tendent à la fois à être les plus actifs et les plus favorables à l’appauvrissement en couleurs chaudes étant donné la plus grande épaisseur à traverser pour les rayons lumineux.
La densité et la taille plus élevées des hydrométéores (gouttes d’eau, grêlons) accroissent l’opacité de l’air en formant un véritable rideau qui « absorbe » en quelque sorte le rayonnement orangé du soleil couchant (c’est-à-dire les photons rouges en raison de leur plus grande longueur d’onde). En d’autres mots, seuls le bleu et le jaune de longueur d’onde plus courte sont filtrés et réfléchis par le nuage, conférant au ciel une teinte verdâtre.

La teinte des éclairs qui lézardent un ciel orageux de ce type apporte un indice et vient souvent conforter cette réalité. D’une manière générale, les éclairs présentent des couleurs particulières, tantôt mauves ou bleutées, tantôt blanches ou rougeâtres et parfois jaunes. En effet, la teinte d’un éclair varie en fonction de la densité de courant (de l’intensité de l’éclair), de la distance entre l’observateur et le phénomène lumineux, mais aussi de la nature et la densité des particules présentes dans l’atmosphère (lithométéores, vapeur d’eau, etc.). Sans oublier aussi que la couleur que prennent les éclairs sur les photographies peut être assez différente de la couleur réellement observée.
De façon très sommaire, on retiendra que la couleur rouge indique qu’il y a de pluie dans l’air, le bleu indique la présence de grêle, le jaune indique une quantité importante de lithométéores dans l’air (particules de poussière ou de sable, cendres…), et le blanc signifie généralement que l’air est très sec ou particulièrement limpide.
D’autres nuances de teintes peuvent aussi être observées en fonction des combinaisons dans la composition de l’air.

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